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mes hôpitaux

raires n’a d’égale que son peu de répugnance pour l’hôpital quand il est malade, ce qui lui arrive quantes fois ! depuis que quarante et des années le contemplent. Et c’est même d’un de ces Parnasses contemporains qu’il fut, ces jours-ci, dirigé, pour des rhumatismes, sur ce miraculeux Aix-les-Bains, par la Faculté, jalouse de conserver à cette « fin de siècle » une plume aussi conséquente.

Notre homme ne manqua pas, quelque soif aidant — c’est drôle comme on a toujours soif surtout quand on n’est pas altéré — de descendre examiner en bon touriste, sinon en malade trop prudent les vins offerts sur la route — buffets et buvettes — par de relativement consciencieux limonadiers ; si bien qu’à Mâcon (tout le monde descend !) il avait chaud et courut à la Saône, dont le cours rapide ne le tenta pas vers un bain, mais sur les bords de laquelle il s’empressa de saluer, comme c’était son devoir, la statue de Lamartine en coup de vent ! avec des bottes superbes et quel beau manteau !

Des réflexions sur la mise confortable des poètes in illo tempore l’occupèrent quelques instants, mais il pleuvait (avec la Saône, que d’eau, que d’eau !).

Entrer dans un café voisin était dicté. Il y but, en guise d’apéritif (fi de l’helvétique Pernod et du bitter d’Outre-Rhin !) une franche bouteille de ce précieux vin français que le noble poète avait tant aimé et,