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mes hôpitaux


Ah ! si l’on veut, ceci :

Les visiteurs des convalescents sont admis à visiter aussi les diverses parties de l’établissement, sous la conduite d’un employé ad hoc qui leur détaille les choses intéressantes. Cet honnête cicérone ne manque jamais d’attirer l’attention de ses auditeurs sur deux immenses cartes d’Europe et des Deux Mondes, œuvre d’un convalescent, peinte à fresques sur deux murs de la salle de jeu. Et il profère :

— « Ce convalescent, en outre du temps, un an à peu près, qu’il fut admis à passer à l’asile pour mener à bien son travail, obtint de la Direction la somme de cinq cents francs, et l’assurance, ou plutôt la certitude d’une place immédiate dans une administration de l’État. Or, le jour de sa sortie et les quelques jours qui suivirent, deux ou trois au plus, il se grisa, il fit la noce avec des femmes, bref dépensa ses cinq cents francs et eut l’audace de revenir solliciter un secours qui lui fut naturellement refusé. »

Il faut entendre les réclamations indignées des bonnes gens, parents, pauvres pour la plupart, des pauvres pensionnaires qu’ils viennent voir : « Ah ! le saligaud ! Faut-il que les bons pâtissent toujours pour les mauvais ? Cinq cents francs en deux ou trois jours ! »

Eh, mon brave homme ; eh, ma digne matrone ;