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mes hôpitaux


Promenade au jardin, une pipe ou deux, puis, pour la première journée, toute de fatigue et d’excitement ô que relatifs ! coucher et somme suffisant jusqu’à 6 heures, l’heure de la soupe. Soupe très bonne, à se croire aux Halles, parole d’honneur !

La seconde journée s’écoule entre le jeu de boule, sis dans un petit bois séparé du grand par des palissades, et la bibliothèque, assez bien fournie. Le poète y commence la lecture de l’Histoire de la Restauration par Lamartine, après la douche de vapeur ordonnée semi-quotidienne. Livre intéressant quoique et parce que méconnu et inconnu. Douche amusante comme tout.

Le soir, ascension à la salle de chant. Le jeune homme de tout à l’heure y chante des romances d’une voix exquise, intelligemment conduite. En descendant pour la chambrée et la nuitée, il est félicité principalement par le poète à qui il racontera quelques jours plus tard son histoire navrante et fière. Ils doivent quelques mois et quelques années plus tard se retrouver.

Les semaines se passent ainsi sans grands incidents — et départ avec quelques louis en poche, pour la « liberté » — définitive ?


III


Bon, voilà les bêtises qui recommencent ! Allons,