Et s’étant regardé dans la glace d’un charcutier,
le pâle déguisé, ni plus ni moins que son Dieu, le
vôtre et le mien, lors du soir de chaque journée de
la Création, s’applaudit de son costume et la trouve
bien bonne celle-là.
IV
Pierrot a, outre la gourmandise reine de son être, et bien d’autres défauts, des habitudes particulières sans plus insister. Son camarade Arlequin, fils du coiffeur d’en face, treize ans qui en paraissent quinze et seize et les valent est la coqueluche des tendrons et des trottins des alentours. Jolie figure forte à fossettes, teint frais et chaud, des yeux d’homme, satané môme, va ! tournure luronne et corps mignardement précoce, il plaît surtout à Colombine l’aînée des trois charmantes fillettes (quatorze ans) de la marchande de marée du coin, et dame ! Dame aussi, Pierrot qui en tient sans espoir pour l’infante, s’esquinte en gestes vains et vains soupirs. Mais une honte le retient, juste rémunération de son, comment dire ? égoïsme.
Il tourne autour, néanmoins, comme on dit, du pot. Colombine accepte tout, sans rien donner ni rien promettre à ce Pierrot-là qui offre des pralines volées aux étalages, préalablement sucées, et des