Le premier Parnasse, honoré de la collaboration
des vieux maîtres, alors survivants, de 1830, Barbier,
les deux Deschamps, Gautier, et fortifié
d’admirables poésies posthumes de Baudelaire,
parut par livraisons dont les dernières mal à propos
gonflées d’œuvres insuffisantes et de noms destinés
à l’obscurité ; une regrettable division avait
laissé à peu près sans direction littéraire l’ambitieuse
publication, et ce fut à la diable que se termina
ce recueil si soigné au début. Tel qu’il était
néanmoins, le Parnasse fit trou, fut attaqué, moqué,
gloire suprême, parodié.
Des volumes individuels par douzaines succédèrent bientôt à l’effort collectif. MM. Coppée et Dierx, pour ne parler que de ceux-là, firent à ce moment leur réel début, qui assit solidement une réputation aujourd’hui haute entre toutes anciennes et nouvelles. En face de cette persévérance, et l’on peut ajouter d’une telle bravoure, la Critique ne désarma pas, bien entendu, mais elle fléchit, elle choisit et choya certains poètes pour leurs défauts, et ne fut envers les qualités des autres qu’injuste sans trop de monstruosité dans l’excès : cette fois comme toujours elle exigea que le figuier portât des poires et s’affligea de ne trouver pas plus de lyrisme dans le didactique que d’éloquence dans le descriptif, et réciproquement. Mais ce sont les péchés mignons de cette pécheresse sur le retour, et somme toute,