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mémoires d’un veuf

d’esprit et de goût fiers, des maîtres de l’audace juste et du grand bon sens, M. Barbey d’Aurevilly, hélas ! Agacé par l’Im-pas-si-bi-li-té toute théorique des Parnassiens (il fallait bien LE mot d’ordre en face du Débraillé à combattre) ce romancier merveilleux, ce polémiste unique, cet essayste de génie, le premier sans conteste d’entre nos prosateurs admis, publia contre nous dans le Nain Jaune une série d’articles où l’esprit le plus enragé ne le cédait qu’à la cruauté la plus exquise ; le « médaillement » consacré à Mallarmé fut particulièrement joli, mais d’une injustice qui révolta chacun d’entre nous pis que toutes blessures personnelles. Qu’importèrent d’ailleurs, qu’importent surtout encore ces torts de l’opinion à Stéphane Mallarmé et à ceux qui l’aiment comme il faut l’aimer (ou le détester) — immensément[1] ! »

Il est indispensable de ne pas omettre dans le recensement des Parnassiens de la première heure les noms de M. Ernest d’Hervilly, celui-ci, connu de tout le monde à présent par ses éminents travaux de journalisme et de théâtre, et qui apportait au Recueil un peu sévère, un peu massif, le desideratum de sa fantaisie charmante et de M. Villiers de risle Adam, esprit de grand vol qui laissera certes une œuvre de génie.

  1. Paragraphe consacré à Stéphane Mallarmé paru il n’y a pas longtemps dans mes Poètes maudits. (Léon Vanier, éditeur.)