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mémoires d’un veuf

Corse a dû bien rire après en s’assurant que ce n’était pas si bête que ça, au fond, et que la vérité prend partout ses droits, même dans la rhétorique.

L’Empire ne me gâte pas mon Bonaparte au moins. Tenez, précisément, le Sacre à Notre-Dame de Paris… par le Pape ! N’êtes-vous pas comme transportés d’on ne sait quel assentiment à l’acte brutal et, tout autre part, de tout autre homme, inqualifiable, de retirer la couronne (de Charlemagne !) d’entre les mains du pontife pour la poser, lui, rien traditionnellement, sur la tête de sa quéole cérie.

« Je ne suis pas le Roi de France », regrettait-il, et toute sa vie témoigne de cette respectueuse et désillusionnée ambition. C’était surtout Louis XIV qu’il entourait d’un culte, presque d’un fanatisme qui ne peut que faire honneur à la hauteur de son esprit. Il avait conscience de sa mauvaise éducation, de sa piètre ascendance. Fils et petit-fils de petits robins locaux, lâché dès l’adolescence dans des guerres de clochers puis dans le gâchis sanglant de Paris, il avait, même avant les camps, dû contracter ce débraillé moral, cette tenue tout juste, ce langage et ce geste cassants qui le suivirent jusqu’au tombeau.

Ses démêlés avec le pape, l’enlèvement cynique et l’espèce d’emprisonnement de ce dernier à Fon-