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louise leclercq

pareil en cette chose à tant d’autres français, — le père Leclercq ne s’était pas laissé gagner à la très basse, très crapuleuse, mais d’autant plus formidable corruption actuelle, œuvre réciproque de la presse et des mœurs, logique, dès longtemps prévue, prédite et… point assez combattue par qui de droit, et dont le trait dominant est le reniement brutal de Dieu, la mort sans phrase à toute idée spiritualiste. Son esprit droit d’origine, solidement trempé pour la bataille des principes de fond dans un long exercice de la probité commerciale la plus scrupuleuse, aiguisé et affiné sur la roue de ce gagne-petit, le commerce en détail, le mettait en garde contre de pareils dangers, — même attaquant de biais, même insinués tortueusement par telle feuille doucereuse. Il approuvait donc ce qu’il appelait « la dévotion » de « ces dames », tout en les plaisantant quelquefois à ce sujet ; mais si peu ! — ( « à la Voltaire », comme il disait, croyant dire « spirituellement », — sans quoi eût-il été parfaitement épicier ?) Il revenait très vite d’ailleurs sur ces échappées de la toute petite incrédulité qui était en lui, et qui ne prenaient aussi bien guère place que les jours « d’extra », après le pousse-café bu, en compagnie de souvenirs de jeunesse et de récits gazés, frasques d’adolescent, fredaines d’avant le mariage (bien peu nombreuses en tout cas, car il s’était marié si tôt ! — « trop tôt », ajoutait-il dans ces occasions-là). Mais, en somme,