par le plus jeune des garçons de boutique, disparaissait presque sous un tapis un peu criard d’étoffe à bon marché, grand luxe de petite bourgeoisie justifié en l’occasion par une cruelle disposition du père Leclercq au froid aux pieds.
Louise ne lisait jamais : le même bon sens dont il a été question plus haut avait détourné ses parents de l’habitude parisienne de laisser traîner livres et journaux sous les yeux des enfants petits ou grands. D’abord, de livres, il n’y en avait pas un seul chez eux en dehors du paroissien romain de Mme Leclercq, du livre de messe de Louise et des quelques ouvrages classiques qui lui avaient servi à l’école ; quand au Petit Journal mentionné tout à l’heure. Monsieur le lisait au soir, après la fermeture du magasin ; Madame se tenait au courant du feuilleton qu’elle coupait aussitôt après lecture faite et serrait dans un placard à linge dont elle seule avait la clef ; le reste du journal, mis à part dans un coin spécial de la boutique, servait à l’empaquetage des menus objets de vente. On avait dès le principe accoutumé « la petite » à ne pas toucher au journal de peur qu’il pût se perdre ou se salir.
L’enfant en grandissant continua de porter le même respect à la chose imprimée, n’en conçut jamais la curiosité, et, n’en ayant pas goûté la douceur, y restait dès lors absolument indifférente.
Les Leclercq profitèrent tout naturellement, mais.