Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

BALLADE
EN VUE D’HONORER LES PARNASSIENS


À Ernest Jaubert.


 
Or on vivait en des temps fort affreux
Où la réclame était mal en avance.
Dans la bataille aux rimes plus d’un preux
Tout juste eut pour l’attaque et la défense
Quelque canard d’Artois ou de Provence ;
Mais Phœbus vint qui reconnut les siens
Et sut garder, vainqueurs, de toute offense
Les chers, les bons, les braves Parnassiens.

Bien que tenus un peu pour des lépreux,
Ne touchant guère en fait de redevance
Que tels petits écus des moins nombreux
Et l’amour et l’eau claire pour chevance