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II
J’admire l’ambition du Vers Libre,
— Et moi-même que fais-je en ce moment
Que d’essayer d’émouvoir l’équilibre
D’un nombre ayant deux rythmes seulement ?
Il est vrai que je reste dans ce nombre
Et dans la rime, un abus que je sais
Combien il pèse et combien il encombre,
Mais indispensable à notre art français
Autrement muet dans la poésie
Puisque le langage est sourd à l’accent.
Qu’y voulez-vous faire ? Et la fantaisie
Ici perd ses droits : rimer est pressant.
Que l’ambition du Vers Libre hante
De jeunes cerveaux épris de hasards !
C’est l’ardeur d’une illusion touchante.
On ne peut sourire à leurs écarts.