Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, II.djvu/440

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XV


Quand tu me racontes les frasques
De ta chienne de vie aussi,
Mes pleurs tombent gros, lourds, ainsi
Que des fontaines dans des vasques,
Et mes longs soupirs condolents
Se mêlent à tes récits lents.

Tu me dis tes amours premières :
Fille des champs avec des gars,
Puis fille en ville aux fols écarts
Et les trahisons coutumières
Et mutuelles sans remord
Des deux parts et comme d’accord.

Tout d’un coup un caprice vite
Mûri, par l’us, en passion
Sauvage, tel l’humble scion
Grandissant en palme subite