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Un très vieux temple antique s’écroulant
Sur le sommet indécis d’un mont jaune,
Ainsi qu’un roi déchu pleurant son trône ;
Se mire, pâle, au tain d’un fleuve lent ;

Grâce endormie et regard somnolent,
Une naïade âgée, auprès d’une aulne,
Avec un brin de saule agace un faune
Qui lui sourit, bucolique et galant.

Sujet naïf et fade qui m’attristes,
Dis, quel poète entre tous les artistes,
Quel ouvrier morose t’opéra,

Tapisserie usée et surannée,
Banale comme un décor d’opéra,
Factice, hélas ! comme ma destinée ?