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XVI



Seigneur, vous m’avez laissé vivre
Pour m’éprouver jusqu’à la fin.
Vous châtiez cette chair ivre,
Par la douleur et par la faim !
Et Vous permîtes que le diable
Tentât mon âme misérable
Comme l’âme forte de Job,
Puis Vous m’avez envoyé l’ange
Qui gagea le combat étrange
Avec le grand aïeul Jacob

Mon enfance, elle fut joyeuse :
Or je naquis choyé, béni
Et je crûs, chair insoucieuse,
Jusqu’au temps du trouble infini
Qui nous prend comme une tempête,