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JADIS ET NAGUÈRE
Chloris
Folle, mais mon cœur faible et lâche… Êtes-vous bête ?

Relevez-vous, je suis trop heureuse à présent
Pour vous dire quoi que ce soit de déplaisant,
Et je jette à ton cou chéri mes bras de lierre.
Nous nous expliquerons plus tard (Et ma première
Querelle et mon premier reproche seront pour
L’air de doute dont tu reçus mon pauvre amour
Qui, s’il a quelques tours étourdis et frivoles,
N’en est pas moins, parmi ses apparences folles,
Quelque chose de tout dévoué pour toujours).
Donc, chassons ce nuage, et reprenons le cours
De la charmante ivresse où s’exalta notre âme.

(À Rosalinde.)

Et quant à vous, soyez sûre, bonne Madame,
De mon amitié franche, — et baisez votre sœur.

(Les deux femmes s’embrassent.)

Sylvandre
Ô si joyeuse avec toute douceur !
Rosalinde, à Myrtil.
Que diriez-vous, Myrtil, si je faisais comme elle ?