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JADIS ET NAGUÈRE

Abaissent jusqu’à nous leurs aimables rayons,
Comparable à ces fleurs d’été que nous voyons
Tourner vers le soleil leur fidèle corolle,
Lors je tombe en extase et reste sans parole,
Sans vie et sans pensée, éperdu, fou, hagard,
Devant l’éclat charmant et fier de ton regard.
Je frémis à ton souffle exquis comme au vent l’herbe,
Ô ma charmante, ô ma divine, ô ma superbe,
Et mon âme palpite au bout de tes cils d’or…
— À propos, croyez-vous que Chloris m’aime encor ?

Rosalinde
Et si je le pensais ?
Sylvandre
Et si je le pensais ? Question saugrenue

En effet !

Rosalinde
En effet ! Voulez-vous la vérité bien nue ?
Sylvandre
Non ! Que me fait ? Je suis un sot, et me voici

Confus, et je vous aime uniquement.

Rosalinde
Confus, et je vous aime uniquement. Ainsi,

Cela vous est égal qu’il soit patent, palpable,
Évident, que Chloris vous adore…