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I


I


Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux cœur de sa lance.

Le sang de mon vieux cœur n’a fait qu’un jet vermeil,
Puis s’est évaporé sur les fleurs, au soleil.

L’ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche
Et mon vieux cœur est mort dans un frisson farouche.

Alors le chevalier Malheur s’est rapproché,
Il a mis pied à terre et sa main m’a touché.

Son doigt ganté de fer entra dans ma blessure
Tandis qu’il attestait sa loi d’une voix dure.

Et voici qu’au contact glacé du doigt de fer
Un cœur me renaissait, tout un cœur pur et fier