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Des lourds beffrois monumentaux.

Et son pouvoir et sa fortune
S’arrondissaient comme la lune
Qui tout là-haut clignant de l’œil
Lui souriait, madrée.
Il fut la légende de sa contrée

Et tous lui prodiguaient le bon accueil.


Du jour que l’horloger m’eût raconté l’histoire

De son triomphe et de sa gloire,
Je vins plus ardemment encor chez lui
Et m’y fixais jusqu’à la nuit.
Ô ce monde cabalistique !
J’en fus hanté ; mes yeux distraits
S’y attachaient, le pénétraient ;

Je n’osais toucher rien, bien que j’en eusse envie.


Un jour pourtant, j’appuyai, brusquement,

Sur un léger tictaquement,
Et tout à coup la mort cassa le mouvement
Qui me représentait la vie
Du gnome et des gnomides asservies.

J’en fus si désolé que j’en pleurai.