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Les vieux recoins des cheminées,

Superbement en sont garnis.
Dans le matin crépusculaire,
Les yeux aigus, les doigts errants,
On les recueille en adorant
On ne sait quoi de tutélaire ;
À moins que d’un regard furtif,
Dans l’ombre d’où elles émergent,
On ne découvre un lot de verges

Pour les enfants qui sont rétifs.


Et c’est beau temps. Le printemps pâle

Sur les maisons et les vergers
Va disperser ses ors légers
Et ses argents et ses opales ;
Et les petits s’en vont, là-bas,
Comme en cortège et en parade,
Montrer gaîment aux camarades
Les jouets nouveaux reçus par tas,
Tandis que les malins échangent
Tel faux pierrot, tel clown suspect
Sans tenir compte et sans respect

Du partage qu’ont fait les anges.