Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À chaque échec, un flot de rage

Sorti de son orgueil, s’en vint

Gonfler son cœur d’acre levain.

 

Son âme, un jour, s’en prit aux prêtres.

— Oh ! ces naïfs, qui sont des traîtres ! —
Il souhaitait qu’un vent soudain

Tuât leur cloître et leur jardin.


Son vœu flamba, comme une paille ;

Pourtant, un soir d’ample ripaille,
Lorsque Sixtus revint chez lui,

Kleudde, l’esprit joyeux, qui suit


Les ivrognes des nuits flamandes,

Vêtu d’ouates, ceint de calmandes,
Fantôme en laine, être en coton,

Sur son épaule, à cropeton


Sauta. Van Mol l’entendit dire :

« Je sais un clos où tu vois luire
Des fruits rares, mais interdits

À tes espoirs roux et hardis.