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Des thyms et des genêts de la bruyère,

Foulaient les cœurs, quand il rentrait de guerre,

Vers les filles de son pays. »


— Branches tortes, branches mortes —

Les pauvres vieux longtemps s’oublient
À remuer, avec mélancolie,
Ce passé mort, depuis quels temps ?
Le froid les prend, le froid les gerce,
Le froid les tient, le froid les berce ;
Les pauvres vieux sont las et lents
Ils ne voient pas le grand froid blanc

Sculpter ses blocs dans la campagne !


— Fleurs nouvelles, fleurs mortelles —

Ils se sont joint les mains et se rappellent
Aussi le soir qu’il la choisit pour sa compagne.
C’était près du foyer, dans la maison ;
Il prit deux beaux tisons
Tout coruscants de feux et d’étincelles ;
Il les unit et la flamme fidèle
Les envahit et lentement les consuma.

Elle comprit et lui abandonna,