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les vignes de ma muraille

Et Saint Michel dont la bergère ouït l’oracle.

Et l’archange dont les ailes indélébiles
Vibrent au vent, dans les minuits du ciel,
Qui tout à coup se lève — et pose comme un scel,
Aux confins du Zénith, une étoile immobile.

Alors, là-bas, sur terre, au bout des plaines,
Sous l’étoile, dont plus rien n’est bougeant,
Une étable s’éclaire — et les haleines
D’un bœuf et d’un âne fument dans l’air d’argent.

À la clarté qui sort
Mystique et douce de son corps,
Une Vierge répare et dispose des langes,
Et, près du seuil, où sommeille un agneau,
Un charpentier fait un berceau,
Avec des planches.

Sans qu’ils voient les nimbes qui les couronnent,
Ils travaillent, tous deux, silencieusement :