Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
les apparus dans mes chemins

L’AUTRE PLAINE


Sur les visages des floraisons d’or,
Voici qu’un auroral soleil se penche
Et les frôlant, de branche en branche,
Dans une clarté pourpre éclate en baisers d’or.

Pulpeux et lourds, comme des bouches rouges
Et lumineux de leurs sèves hautaines,
Sous des rameaux feuillus, qui cachent des fontaines,
L’aube caille le sang des raisins rouges.

On écoute les ruisselets et leurs lumières
Sauter, sur des escaliers clairs ;
Des insectes d’or et de vair,
Contre des vitraux bleus, casser de la lumière.