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poèmes


Ô les rêves du rien, en un cerveau mordu
D’impossible ! s’aimer, dans son effort qui leurre !
Se construire, pour la détruire, une demeure !
Et se cueillir, pour le jeter, un fruit tendu !

Hommes tristes, ceux-là qui croient à leur génie
Et fous ! et qui peinent, sereins de vanité ;
Mais toi, qui t’es instruit de ta futilité,
Aime ton vain désir pour sa toute ironie.

Regarde en toi, l’illusion de l’univers
Danser ; le monde entier est du monde la dupe ;
Agis gratuitement et sans remords ; occupe
Ta vie absurde à se moquer de son revers.

Songe à ces lys royaux, à ces roses ducales,
Fiers d’eux-mêmes et qui fleurissent, à l’écart,
Dans un jardin, usé de siècles, quelque part,
Et n’ont jamais courbé leurs tiges verticales.