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poèmes


Tes nerfs t’enlaceront de leurs fibres sans sèves
Tes nerfs ! — et tes ongles s’amolliront d’ennui,
Ton front, comme un tombeau dominera tes rêves,
Et sera ta frayeur, en des miroirs, la nuit.

Te fuir ! — si tu pouvais ! mais non, la lassitude
Des autres et de toi t’aura voûté le dos
Si bien, rivé les pieds si fort, que l’hébétude
Détrônera ta tête et plombera tes os.

Éclatants et claquants, les drapeaux vers les luttes,
Ta lèvre exsangue hélas ! jamais ne les mordra :
Usé, ton cœur, ton morne cœur, dans les disputes
Des vieux textes, où l’on taille comme en un drap.

Tu t’en iras à part et seul — et les naguères
De jeunesse seront un inutile aimant
Pour tes grands yeux lointains — et les joyeux tonnerres
Chargeront loin de toi, victorieusement !