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les soirs

INSATIABLEMENT


 
Le soir, plein des dégoûts du journalier mirage,
Avec des dents, brutal, de folie et de feu,
Je mords en moi mon propre cœur et je l’outrage
Et ricane, s’il tord son martyre vers Dieu.

Là-bas, un ciel brûlé d’apothéoses vertes
Domine un coin de mer — et des flammes de flots
Entrent, comme parmi des blessures ouvertes,
En des écueils troués de cris et de sanglots.