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poèmes


Les chats d’ébène et d’or ont traversé le soir,
Avec des bruits stridents de vrille et de fermoir.

« Et lucides cristaux suspendus sur la mer
Discordante des figures et apparences,
Dans l’immobilité de leurs fixes essences,
Les lucides cristaux scintillaient sur la mer
Et ses vagues, vers l’infini échaffaudées.
C’étaient, Platon, tes purs orgueils d’idées
De qui se réclamait, pour à l’instant finir,
Le monde inconsistant et bref du Devenir.

Les chats d’ébène et d’or ont traversé le soir,
Avec des bruits stridents de vrille et de fermoir
Et des griffes, en l’air, vers les étoiles.

« Comme une grotte d’yeux et d’oreilles, ouverts
À des splendeurs myriadaires,