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les flambeaux noirs

LES DIEUX


Et mon désert de cœur est peuplé de Dieux noirs,
Ils s’érigent, blocs lourds de bois, ornés de cornes
Et de pierres, Dieux noirs silencieux des soirs,
Mornes et noirs, dans le désert de mon cœur morne.

Avec des yeux, comme les yeux des loups, la nuit,
Avec des yeux comme la lune, ils me regardent ;
Et c’est vers eux, vers leur terreur que mon ennui
Monte, c’est vers ces yeux nitreux qui me poignardent.