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poèmes


Quel deuil toisonné d’or agitent-ils mes crins,
Pour affoler ainsi ces chiens,
Et quel bondissement et quel orgueil mes reins
Et tout mon corps toisonné d’or ?

— La dame en noir des carrefours,
Qu’attendre, après de si longs jours,
Qu’attendre ?

— Vers quel paradis noir font-ils voile mes seins ?
Et vers quels horizons ameutés de tocsins
En désespoir au fond du soir ?
Dites, quel Wahalha tumultueux de fièvres
Ou quels chevaux cabrés en tempête : mes lèvres ?

Dites, quel incendie et quel effroi
Suis-je ? pour ces grands chiens, qui me lèchent ma rage
Et quel naufrage espèrent-ils en mon orage