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poèmes


Sur les marais d’argent dormant,
Et c’est minuit qui pince et grince
Et, comme une grande main, rince
Les cristaux froids du firmament.

Et c’est en ce lointain nocturne,
Comme une cloche taciturne
Qui tait son glas, mortellement.

Et c’est encore grand’messe de froid
Et de drèves comme en cortège…
C’est quelque part en un très vieux pays du Nord, — le sais-je ?
Mais c’est vraiment dans un vieux cœur du Nord — en moi.