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DES SOIRS


I


Sur mes livres éteints, où comme en un miroir
J’ai reflété mon cœur lassé, mon cœur du soir,
Après un jour vécu sans gloire et sans vaillance,
Lampes immobiles, larmez, dans le silence,
Vos feux pour le sommeil qui vient, torpidement,
Clore mes yeux fanés et mon attristement ;
Lampes, brûlez, durant des heures et des heures
Encor, inutiles pour tous, mais les meilleures
Pour le rêve veiller — dont mon esprit, hélas !
Au clair sonnant matin ne se souviendra pas.