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les moines


Quand il reprend sur lui la charge de penser,
Et que l’aube revient d’orgueil le pavoiser ;

Quand l’amour, revenu des alcôves aux plaines,
Berce des oiseaux d’or dans ses douces haleines ;

Quand peuplant de regards les loins silencieux,
Les souvenirs charmeurs nous fixent de leurs yeux ;

Quand notre corps se fond dans la volupté d’être
Et que de nouveaux sens lui demandent à naître :

Moines, vos chants d’aurore ont des élans d’espoir
Et des bruits retombants de cloche et d’encensoir.