Toi, ton songe volait vers l’infini, tu fus
Quelque chercheur ardent, profond et solitaire,
Dans la science humaine et ses dogmes reclus.
Ton cerveau flambloyait aux choses de la terre,
Chaque minuit, quand sur les lacs pâles des cieux,
Comme de grands lotus blanchissaient les étoiles,
Tu regardais s’ouvrir la floraison des feux ;
Elles étaient pour toi sans mystères, ni voiles,
Et tu prenais pitié des pâtres pèlerins
Dont l’âme avait tremblé devant ces fleurs fatales.
Toi, tu savais leur vie et marquais leurs destins,
Tes yeux avaient scruté leurs flammes végétales
Et ton esprit, hanté d’aurore et d’avenir,
Avait montré par où les rouges découvertes,
Avec leurs torches d’or, un jour, devraient venir,
Lorsque, soudain, passa dans les plaines désertes,
Où ton rêve volait comme un aigle, au milieu
Des suprêmes effrois et des blêmes vertiges,
Un vent qui t’abattit aux pieds d’airain de Dieu.