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MÉDITATION


Heureux, ceux-là, Seigneur, qui demeurent en toi,
Le mal des jours mauvais n’a point rongé leur âme,
La mort leur est soleil et le terrible drame
Du siècle athée et noir n’entame point leur foi.

Obscurs pour nos regards, ils sont pour loi les lampes,
Que les anges sur terre, avec leurs doigts tremblants,
Allument dans les soirs mortuaires et blancs
Et rangent comme un nimbe à l’entour de tes tempes.

Heureux le moine doux, pour qui l’orgueil n’est point,
Dont les yeux n’ont jamais, si ce n’est en prière,
Comme des braises d’or avivé leur lumière
Et dont l’amour retient le cœur à ton cœur joint.