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poèmes


Le cœur tortionné, durant des nuits entières,
La bouche morte aux chants sacrés, morte aux prières,

Le cerveau fatigué d’énormes tensions,
Les yeux brûlés au feu rouge des visions,

Le courage hésitant, malgré les clairvoyances,
À rompre effrayamment le plain-chant des croyances,

Qui par le monde entier s’en vont prenant l’essor
Et dont Rome, là-bas, est le colombier d’or,

Jusqu’au jour où, poussé par sa haine trop forte,
Il se possède enfin et clame sa foi morte

Et se carre massif, sous l’azur déployé,
Avec son large front vermeil de foudroyé.



Alors il sera grand de la grandeur humaine,
Son orgueil flamboiera sous la foudre romaine,