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poèmes


Voyants dont l’âme était la mystique habitante,
Longtemps avant la mort, d’un monde extra-humain,
Torses incendiés de ferveur haletante,
Rocs barbares debout sur l’empire romain ;

Étendards embrasés, armures de l’Église,
Abatteurs d’hérésie à larges coups de croix,
Géants chargés d’orgueil que Rome immortalise,
Glaives sacrés pendus sur la tête des rois ;

Arches dont le haut cintre arquait sa vastitude,
Avec de lourds piliers d’argent comme soutiens,
Du côté de l’aurore et de la solitude,
D’où sont venus vers nous les grands fleuves chrétiens ;

Clairons sonnant le Christ à belles claironnées,
Tocsins battant l’alarme, à mornes glas tombants,
Tours de soleil de loin en loin illuminées,
Qui poussez dans le ciel vos crucifix flambants.