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les flamandes

Ses assauts enfiévrés comme un choc de rafales
Traversent la fureur de leurs accouplements,
Ses spasmes ont des cris plus profonds que des râles,
Son rut bondit sur elle avec des jappements,
Il voudrait l’accabler dans une ardeur plénière,
Et lui broyer les sens sous des poids de torpeur,
Et ce débordement de lutte dernière
Devient rage à tel point que leur amour fait peur.

Après l’ébruitement du scandale au village,
Après de longs refus brutaux, un temps viendra,
Où les parents vaincus voudront le mariage ;
Et l’amant d’aujourd’hui, son gars aimé, sera
Le même qu’on verra venir, le jour des noces,
Lui donner l’anneau d’or et conduire à l’autel,
Orné de cierges neufs et de roses précoces,
Ses vingt ans agités du frisson maternel.