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poèmes


Râlaient en proie au rut fiévreux
Dans un emmêlement farouche,
Criaient, juraient à pleine bouche.
Et pour leurs mâles amoureux

Se battaient, tombaient pêle-mêle,
Parmi les tables, dans les coins,
Ruaient des pieds, tapaient des poings,
Roulaient dans une ivresse telle,

Qu’on eût dit entendre le bruit
D’une lutte à mort dans les bermes,
Et que les chiens veilleurs des fermes
Hurlaient d’effroi toute la nuit.