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hommes, surtout ceux qui pensent et peuvent vouloir et agir, fassent écho à ces cris de douleur déjà trop longtemps entendus.

Jadis, ceux qui rêvaient chez nous d’une plus grande Belgique ne songeaient ni à un accroissement de territoire, en Europe, ni à un développement d’empire, en Afrique. Ils n’avaient en vue qu’une renaissance belge, qui fût, en même temps, économique et intellectuelle. Ils voulaient une industrie de plus en plus active et parfaite ; ils voulaient une pensée de plus en plus moderne et vivante. Ils cherchaient l’influence et non pas la conquête.

Or, jamais, depuis que la Belgique existe, cette influence n’a été plus haute. Certes, pour l’instant, nos usi-