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madones, les madeleines ardentes, les martyres magnifiques dont les corps admirables et dévoilés tentaient plus qu’ils n’exaltaient. Aux grandes fêtes, sous la voûte de la cathédrale, l’encens, les cierges braséant, les chasubles or et argent, les fleurs, les chants, l’orgue, toute la liturgie s’adressaient bien plus aux sens qu’à l’esprit. Au calvaire de l’église Saint-Paul, des femmes venaient se blesser volontairement les seins pour obéir à on ne savait quelle étrange coutume pieuse. Cela s’était fait de tout temps. Le sang coulait des poitrines hardiment découvertes. Une douleur d’une volupté indicible se mêlait à la piété.

Ces quelques remarques suffisent à faire comprendre combien la vie de la grande métropole belge enseignait non