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les protecteurs d’Anvers. Les uns et les autres se sont signalés d’abord par la tyrannie et la cruauté. Pourtant peu à peu leurs fureurs s’endiguèrent. Il y eut une accalmie si pas une paix.

Sous Philippe le Bon et même sous Charles le Téméraire, Bruges fut un lieu de splendeur et de fête. Sous Albert et Isabelle, Anvers devint un séjour de culture. Une imprimerie magnifique — l’imprimerie Plantin — y dispersa les livres de science et de théologie. Au seizième siècle pourtant, la religion s’était déjà dépouillée de son ardeur profonde. Les papes païens de Rome l’avaient comme vidée de sa force ascétique. Elle était devenue tout extérieure et toute pompeuse.

Il y avait encore de la croyance, il