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elles sont faites pour ressusciter toujours. Mais si l’espoir nous demeure et s’il protège contre le vent fatal la lampe de l’éveil au bout de l’avenue, il n’en est pas moins vrai que l’heure qui sonne est étrangement douloureuse et terrible.

Pour nous réduire, l’Allemagne ne s’est point contentée de dépêcher ses hommes au feu, elle les a envoyés à l’incendie ; elle ne s’est point bornée à faire la guerre au soldat qui combat, elle l’a faite à la mère qui engendre et à l’enfant qui grandit. C’est notre race entière qu’elle a visée. Elle a voulu l’atteindre non seulement en son avenir, mais en son passé. Sa haine fut complète.

Notre avenir c’est notre espoir ; il ne s’est point encore réalisé, bien qu’il