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L’ATTENTE


Et c’est au long de ces pays de sépulture,
En ces eaux d’or, qui sont troubles depuis mille ans,
Que j’amarre, ce soir, mon désir d’aventure,
Comme un brusque voilier fragile et violent.

J’ai délaissé, là-bas, les quais lointains,
D’où s’exaltait et naviguait, dans les matins,
Inassouvie,
Avec le vieux butin du monde, en ses flancs clairs,
Avec ses pavillons ameutant l’air,
L’Éternelle, qui est la vie.