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Chez les humbles, pour le Seigneur ;
Mes mains de gloire et de splendeur
Ont rayonné sur la douleur,
La Mort, je suis la paix du monde. »

— La Mort, dites, le Seigneur Dieu,
Est assise, près d’un bon feu,
Dans une auberge où le vin coule
Et n’entend rien, tant elle est soûle.

Elle a sa faux et Dieu a son tonnerre.
En attendant, elle aime à boire et le fait voir
À quiconque voudrait s’asseoir,
Côte à côte, devant un verre.

Jésus, les temps sont vieux,
Et chacun boit comme il le peut
Et qu’importent les vêtements sordides
Lorsque le sang nous fait les dents splendides.

Et la Mort s’est mise à boire, les pieds au feu ;
Elle a même laissé s’en aller Dieu