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Avec les yeux fiévreux de leurs fenêtres rouges,
Fixent le ciel nocturne, où rien ne bouge
Ni ne répond aux détresses brandies.

Les égouts roulent le poison
Et les acides et les chlores,
Couleur de nacre et de phosphore,
Vainement tuent sa floraison.

De gros bourdons résonnent
Pour tout le monde, pour personne ;
Les églises ont barricadé leur seuil,
Devant la masse des cercueils.

Comme des bateaux noirs que repousse le havre,
La pourriture, elle est, là-bas,
Numérotée en tas ;
Et la prière même a peur de ces cadavres.

Et l’on entend, en galops éperdus,
La mort passer et les bières que l’on transporte
Aux nécropoles, dont les portes,