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Qui s’illuminent
En obsèques exaltatives.
Mais, le soir même, aux heures blêmes,
Les volontés, dans la fièvre, revivent ;
L’acharnement sournois
Reprend, comme autrefois.

On se trahit, on se sourit et l’on se mord
Et l’on travaille à d’autres morts.
La haine ronfle, ainsi qu’une machine,
Autour de ceux qu’elle assassine.
On vole, avec autorité, les gens
Dont les avoirs sont indigents.
On mêle avec l’honneur l’escroquerie,
Pour amorcer jusqu’aux patries
Et ameuter vers l’or torride et infamant,
L’universel affolement.

Oh l’or ! là-bas, comme des tours dans les nuages,
Comme des tours, sur l’étagère des mirages,
L’or énorme ! comme des tours, là-bas,
Avec des millions de bras vers lui,