Page:Verhaeren - Les Villes à pignons, 1910.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et de leur tas d’osier tressé
Et disposé en pyramides,
S’épand la bonne odeur humide
Des rivières et des fossés.

Les gais vanniers chantants
Fument, de temps en temps,
À large lippe,
Leur pipe.
Et c’est alors qu’entre les doigts,
Avec le plus d’adresse et de prestige,
Se recourbent les tiges
Des osiers droits ;
Le panier souple et robuste
Vire plus follement au creux de leurs genoux ;
Le marteau frappe et tous ses coups
Ajustent
Une nouvelle couronne de liens
Aux couronnes de liens anciens.

Les paniers clairs des ouvriers flamands,
Comme une solennelle escorte,
Attendent tous, au seuil des portes
— Ils sont pareils à des ventres gourmands —