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Les fermières au cœur pieux
L’ont habillée avec un manteau vieux
Plein de dorures ;
Et, pour quelle ait plus jeune allure,
Lavé ses mains, lavé ses traits
Gercés de froid, mordus d’usure,
Avec du lait et du beurre frais.
Et la voici, vivante et requinquée :
Oh ! son collier étincelant
Et l’épingle de métal blanc
Dans son voile piquée ;
Et ses souliers en cuir mollet,
Et sa ceinture à chapelet,
Et sa petite crinoline
Sous sa robe de mousseline !
Est-elle douce et fraîche et bénévole ainsi,
Dame jolie et naïve poupée,
Qu’un soin charmant tient occupée
Et qui regarde l’aube et regarde la nuit,
Au coin des bois, au cœur des plaines,
Tranquillement, avec ses yeux de porcelaine.