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L’Éveil


 
Le coq dressé claironne et les poules picorent,
Là-bas, où les fourmis montent du sol obscur ;
Une abeille dans le soleil frôle les murs
Cherchant les fleurs de mai qui n’y sont point encore.

Un corbeau jette un cri rauque ; c’est son adieu ;
Il fuit, ailes en deuil, vers les plaines baltiques ;
La Flandre, ardente et prête aux besognes rustiques,
Avec toutes ses mains sème sous le ciel bleu.