Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Le Jour des Rois


Par ces vieux soirs des mois vides, le train circule
De forêt en village et de bruyère en bourg ;
Le train grinçant et dur, le train torpide et lourd,
Qui semble charrier les blocs du crépuscule.

Les longs et noirs wagons roulent parmi l’hiver,
— Ressorts bandés, essieux tendus, bâches gonflées, —
Trouant l’espace entier d’une brusque vallée
De chocs, de cris, de bruits et de plaintes en fer.